Le vendredi 8 novembre, nous avons eu la chance de rencontrer Narguesse Nazer, directrice de cabinet de la maire de la ville de Cachan, Hélène de Comarmond. Elle nous a présenté ce métier essentiel, étant en première ligne face aux enjeux des citoyennes et des citoyens. En tant que bras droit de la maire, son rôle est crucial afin d’accompagner l’action de la maire, tant d’un point de vue administratif que politique.
Selon la définition du Ministère de la transformation et de la fonction publiques, le directeur de cabinet doit piloter l’activité d’un cabinet d’une administration centrale, d’un service déconcentré ou d’un opérateur et l’accompagner dans son action en articulant la définition des objectifs stratégiques et leur mise en oeuvre1.
Le directeur de cabinet est rattaché à un élu qu’il suit et qu’il accompagne dans ses affaires de fond, mais également sur les crises ponctuelles qui peuvent émerger dans son périmètre d’action. Il peut accompagner ainsi un maire ou un président d’intercommunalité par exemple. Il coordonne la mise en place des actions mises en place, manage le cabinet, et supervise la communication du Maire, entre autres. Mais dans la réalité, à quoi cela correspond vraiment ? Dans le cas de Madame Nazer, elle est rattachée à la Maire de Cachan, donc à un échelon local. Elle commence par nous expliquer que, selon elle, la principale qualité d’un directeur de cabinet est d’aimer les gens, car elle se retrouve souvent au premier rang des mécontentements. Avec la maire, elle gère les affaires courantes dans le but de “défendre les habitants contre une forme de technocratie dans les différents espaces institutionnels loin du terrain”, tout en protégeant les élus sur le plan communicationnel lors de leur mandat et parfois leur campagne. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que la personnalité du directeur de cabinet corresponde à celle de l’élu avec lequel il travaille. Une autre des qualités est, selon elle, de rester à l’écoute de ce qu’il se passe en dehors de son périmètre d’action pour anticiper ce qu’il pourrait arriver dans la ville de Cachan, mais aussi voir ce qui a été mis en place dans d’autres périmètres pour y répondre et la réaction des habitants. Sa profession est, selon Madame Nazer, en recalibrage depuis 2020. En effet, les échéances passent progressivement de 6 mois à 3 mois et désormais, le travail se fait presque au jour le jour. Elle doit gérer des missions de fond, mais aussi répondre à des micro-crises qui ont lieu sur la commune au quotidien. Elle nous a raconté une des actions qu’elle a mises en place lors de la période de confinement. A la période de Noël, le Maire et les équipes ont rassemblé une équipe de chefs en restauration dont les restaurant étaient fermés et leur ont proposé de préparer un repas qui serait distribué le jour du réveillon 1000 personnes les plus dans le besoin. Cette campagne a permis à la fois de réunir les équipes autour d’un projet commun alors que les liens sociaux étaient coupés. Elle a permis aux chefs qui ne pouvaient plus pratiquer leur métier de reprendre une activité pendant une petite période, mais également de créer du lien entre les élus qui ont distribué les repas et les citoyens qui les ont reçus.
Pour exercer le métier de directeur de cabinet, il est primordial d’être informé sur ce qu’il se passe à l’échelon local mais aussi au niveau national. Ceci est important pour comprendre et appréhender où l’on évolue, mais aussi pour ne pas s’enfermer dans une bulle locale, où tout le quotidien de vie et l’information qui nous vient se résume à la ville où l’on exerce.
Pour communiquer avec les citoyens d’une ville, il y a plusieurs canaux, le plus important étant le journal municipal qui a le plus haut taux de pénétration dans les foyers (c’est-à-dire que près de 75% des citoyennes et citoyens le consultent selon Narguesse Nazer). Produire un journal municipal est coûteux pour la commune mais aussi coûteux en temps, alors il est nécessaire de produire un journal qualitatif et attractif.
D’autres aspects importants de la communication de la ville sont le site internet et les réseaux sociaux. Le site internet est la vitrine officielle de la ville, fournissant les informations majeures de la ville. Les réseaux sociaux servent souvent à relayer les événements de la ville et des informations. Aujourd’hui, les réseaux sociaux apparaissent comme une composante indispensable de la communication locale : en plus de tenir informés, ils peuvent servir à créer un lien avec les habitants de la ville, même si cela ne remplace aucunement la rencontre réelle entre l’élu et les administrés.
Certains moyens ciblent mieux la communication. C’est le cas de la lettre d’information qui peut être spécifique à un quartier ou à une tranche de la population. Tout comme l’affiche, qui peut être utilisée de façon stratégique pour communiquer dans un quartier précis d’un projet les concernant par exemple.
Enfin, un autre moyen de communication efficace mais dont il est dur de contrôler la portée est le bouche à oreille. Néanmoins, il peut permettre d’atteindre rapidement tous les parents d’une école par exemple. Ceci est très complémentaire avec d’autres moyens de communication étant assez engageant et plus personnalisé.
Pour conclure, les missions d’un directeur de cabinet ne sont pas seulement centrées sur la communication externe de la mairie mais aussi en interne, pour communiquer avec les fonctionnaires et autres travailleurs et bénévoles associés au travail municipal (associations, etc.).
Les élections municipales sont un moment stratégique pour le directeur ou la directrice de cabinet comme pour les postes fonctionnels.
Les règles des périodes relatives à la communication et à l’action du conseil municipal sont bien définies par le droit. Si nous pouvons imaginer que les élus sont en campagne, l’action de la Ville se poursuit ainsi que les projets à mener pour la collectivité. Sur un temps dédié, les élus dans le cadre de la campagne travaillent à la valorisation de l’action municipale, l’organisation de réunions publiques, de présentations de projets, les six mois précédant l’élection sont bien encadrés par le droit. En vertu notamment des articles L52-1 et L52-8 du code électoral, le conseil municipal ne peut utiliser aucun moyen public qui valorise l’action des élus durant une période pré-électorale : ce sont les six mois de vigilance. Le directeur de cabinet et la direction générale veillent ainsi à faire respecter le code électoral et à organiser les élections avec les services de l’état civil.
La campagne électorale doit de fait être détachée de l’action publique, elle est menée par les partis politiques en présence. La campagne municipale doit être une campagne au plus près du terrain et des préoccupations des habitantes et des habitants tout en projetant dans l’avenir les projets.
Il faut rappeler que les financements pour une campagne électorale ont des règles strictes et contrôlées par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques, qui, s’ils sont mal préparés, peuvent mener à l’annulation d’une élection.
Pour conclure, la direction de cabinet implique nécessairement une double casquette entre communication politique et communication publique, entendues au sens de Bernard Miège, se voulant respectivement idéologique et informative, incitative2. Là est toute la complexité du rôle du directeur de cabinet, être à la fois proche des citoyennes et des citoyens comme un agent public, de façon universelle pour leur bien, tout en étant le relais de la politique municipale.
Le directeur de cabinet agit ainsi dans l’ombre, ici de la Maire de Cachan, mais son rôle est essentiel. Il est un élément clé du développement de la communication et des actions d’un élu. Nous remercions chaleureusement Madame Nazer d’être venue nous parler de son métier qui pourra peut-être en inspirer certains.
Compte-rendu rédigé par Mattéo Labric, Pierre Miroir et Zoé Tanguy (promotion 2024-2025).
Connaissez-vous l’Atelier du Bruit qui Court ? Le vendredi 18 octobre, Lucie Campana a présenté son agence, cofondée avec Stéphanie Laurent-Parravano, aux étudiant-es de M1 en communication politique et publique.
Créée en 2021, cette agence a été fondée pour répondre au « contexte de transformations économique, sociale, urbaine, écologique » de notre époque, en accompagnant la « nécessaire transition de nos modèles » qui implique d’« inventer et concevoir de nouvelles manières de faire. »1 L’Atelier Le Bruit qui court souligne le fait que malgré les crises et les défis, il existe un fort désir de changement et d’innovation de la part des habitants. Ce pourquoi, les deux fondatrices ont pris l’initiative de créer un atelier visant à formaliser un engagement collectif pour explorer ces transitions et trouver des solutions à la fois inclusives et ambitieuses. L’idée centrale de l’atelier est que la communication, même sur des sujets parfois délicats, est essentielle pour définir les changements nécessaires à l’avenir, notamment dans le cas des projets de territoire. Notion à la fois abstraite et large, le projet de territoire peut être défini comme étant un « document-cadre […] pensé comme un programme d’actions locales répondant aux différents problèmes du territoire concerné et fixant les priorités à atteindre. »2
Malgré l’implication des habitants sur leur territoire, des tensions apparaissent lorsqu’il s’agit de définir une direction commune entre la volonté des citoyens et politiques d’aménagement du territoire. Cela soulève deux questions : Qui sont les citoyens qui participent ? Sont-ils entendus lorsqu’on les sollicite ?
C’est bien ici que réside toute la complexité. En effet, les habitants sont les premiers à voir le changement mais surtout à vivre avec. Toutefois, leurs points de vue sont fréquemment sous-représentés. Il convient alors pour Lucie Campana de les placer au cœur du projet, en véhiculant leurs valeurs à travers leur expression.
Ce rôle essentiel nous a été présenté dans le cadre de la mise à jour du projet de territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin (CALL). En 2017, l’agglomération de Lens-Liévin avait la volonté de faire des habitants, les acteurs du projet, grâce à la mise en place d’une démarche participative. Cependant, le projet fut peu à peu oublié, laissant aux habitants l’impression que l’avenir de leur agglomération n’était plus une priorité. C’est en 2024 que la CALL relancera son projet de territoire, en faisant appel à Lucie et son équipe. 40 entretiens ont été réalisés par l’Atelier, sur un échantillon de personnes âgées de 15 à 80 ans, résidant dans les 36 communes de l’agglomération, ayant toutes en commun d’être éloignées du débat public. Ces interviews ont permis de révéler toutes les attentes des habitants en lien avec l’avenir du territoire, mêlant des constats positifs, négatifs et d’espoirs.
Ces entretiens ont permis de mettre en évidence un point de convergence parmi les habitants : leur attachement profond à l’identité de leur territoire. Ce sentiment s’exprime à travers un lien unissant des personnes diverses à un espace commun, en grande partie grâce à son histoire politique et sociale. Par exemple, certains habitants de la CALL s’unissent à travers l’histoire minière de la région et son patrimoine. On observe aussi l’importance du cadre de vie jugé relativement chaleureux. Les résultats des entretiens ont permis de mettre en avant des lignes directrices au sujet de l’expérience de vie des habitants. En effet, certains portent également des discours négatifs qui témoignent de plusieurs tensions. L’exode rural, la réduction des activités industrielles entrainant la réduction des emplois constituent les principales critiques négatives. Par ailleurs, certains habitants ont exprimé des doutes quant à l’avenir du territoire. Ils font toutefois état d’une volonté commune de progrès et d’innovation, portée par le désir de rendre leur région plus attractive et économiquement dynamique. Néanmoins, ce désir s’accompagne d’une certaine inquiétude. Les progrès à venir et l’implantation de nouvelles entreprises visent-ils réellement le bien-être des habitants ? Et qu’en est-il de l’identité du territoire ? Selon eux, ces interrogations doivent être placées au centre du projet.
L’équipe de l’Atelier a pu aussi mettre en évidence que 12% des participants souhaitent axer leurs efforts sur l’attractivité de l’agglomération. Cela renforcerait l’image de la CALL et favoriserait l’installation de nouveaux habitants ainsi que le développement du tourisme. Pourtant, 38% des répondants estiment que la CALL devrait plutôt se concentrer sur l’amélioration du cadre de vie pour les habitants actuels et ne pas chercher à tout prix à plaire à l’extérieur au risque de perdre ce qui fait l’unicité de la région. Néanmoins, 46% des interviewés aimeraient pouvoir lier l’amélioration du cadre de vie à l’attractivité du territoire. Cette dernière réponse apportée pourrait constituer une piste à explorer par les organisateurs du projet.
Enfin, toujours dans l’optique de comprendre davantage ce qu’est un projet de territoire, Lucie Campana, nous a proposé un exercice nous permettant, l’espace d’un instant, d’être dans la peau de vrais communicants. L’ensemble de la classe s’est réuni en groupes dans le but de répondre à une consigne commune : produire la stratégie de communication du projet territoire de la CALL. À travers la mise en place de stratégies et d’outils de communication, il a été question de voir la complexité et le travail de fond qu’il y a derrière un aussi grand projet de territoire.
Pour cela, plusieurs groupes ont été formés afin de favoriser une meilleure organisation et des résultats optimaux. Le premier groupe avait la charge de créer le nom, l’identité et la marque du projet. Cette phase est d’une importance capitale car elle est directement liée à la notion d’identité de territoire, vue précédemment. En effet, trouver un nom, une histoire à raconter derrière un projet afin que les bénéficiaires puissent s’y identifier participe grandement à la réussite des objectifs fixés. Puis, le second groupe entreprit la deuxième étape, qui consistait à élaborer le plan de communication et les outils nécessaires à la présentation des trois grands axes du projet à savoir : « Mieux vivre dans le territoire », « Le territoire de demain : un territoire pour les nouvelles générations » et « Un territoire dont on est fier ». Même si ces deux étapes ont été réalisées séparément, elles restent dépendantes l’une de l’autre. Il n’y a pas de plan de communication sans nom et identité de projet. Et nos camarades n’ont pas manqué de créativité, faisant ainsi honneur au master. De « Nord au cœur, notre avenir » à « Mine de rien, Lens’on nous » les étudiants ont proposé des noms qui incarnent le sens du projet ainsi que l’identité même du territoire des habitants de la CALL. Quant au plan et aux outils de communication, les élèves de master 1 ont suggéré de mettre en place une stratégie et des outils adaptés à l’ensemble des habitants, toutes tranches d’âge confondues avec la création de posts sur les réseaux sociaux, les sites Internet pour les générations les plus connectées et des affiches présentant le projet, collées dans les villes pour les personnes plus âgées ainsi qu’une mise en place de réunions entre élus et habitants.
Pour finir, nous tenons à remercier notre professeur pour l’organisation de cette rencontre, ainsi que Lucie Campana pour le temps qu’elle nous a accordé. Pour beaucoup d’entre nous, envisager notre avenir professionnel après le master signifie travailler auprès d’élus au Parlement par exemple ou au sein d’agences d’affaires publiques. Grâce à cette rencontre et au témoignage de Lucie Campana, nous avons pu découvrir d’autres applications de la communication. Les projets des collectivités territoriales et les élus locaux étant rarement mis en avant sur nos écrans (télévisions, réseaux sociaux), il est parfois difficile de se projeter dans un métier comme celui de Lucie Campana, bien que de grands projets tels que la CALL touchent directement les citoyens que nous sommes.
Ce compte rendu a été rédigé par RAUNER Adam, SAID KOUADRI Imen et SZCZESNOWSKI Matthieu (promotion 2024-2025).
À travers cette nouvelle édition du projet tutoré, le groupe composé de Maxime Gautherot, Fanny Piquet, Rayan Haciane et Matthias Benammi doit proposer des solutions pour intégrer les jeunes communicants à l’ensemble des activités de l’association Communication Publique.
Présidée par Marie Yanowitz-Durand et Laurent Riéra, l’association Communication Publique est un espace de rencontres et d’échanges pour les professionnel-les de la communication publique. Elle travaille sur les enjeux stratégiques et opérationnels de la communication et intervient auprès des décideurs pour faire de la communication une clé dans le succès des politiques publiques. Elle a la volonté d’être impulsée par les propositions des jeunes communicant-es, de montrer les valeurs et la finalité de la communication publique, et de distinguer cette dernière d’une communication plus « corporate », davantage destinée à une entreprise qui cherche à vendre un produit ou un service.
Lors d’un premier échange avec M. Riéra, nous avons appris qu’antérieurement, une association – les Jeunes Communicants Publics (JCP) – avait été créée et rattachée à Communication Publique. Il s’agissait de donner l’opportunité aux jeunes communicant-es de proposer des idées, de mettre en place des initiatives et d’apporter un regard nouveau vis-à-vis des directeurs et directrices de la communication plus ancien-nes. Mais en raison d’un manque de management au sein des JCP, celle-ci n’a pas perduré.
Dès lors, l’objectif n’est pas de récréer une association, mais de créer une communauté de jeunes communicant-es, directement en lien avec l’association Communication Publique.
À la suite de cet échange, nous avons proposé une note d’intention composée des objectifs du projet, des cibles et d’un audit sur la communication actuelle de l’association. Il s’agissait de comprendre où sont les jeunes communicant-es et ce qui les motiveraient à rejoindre Communication Publique.
Afin de créer un lien de proximité entre les directeurs et directrices de la communication et les jeunes communicant-es, notre groupe a identifié deux axes de travail. Le premier axe consiste à renouer avec les jeunes communicant-es et à donner à l’association Communication Publique une certaine notoriété, tandis que le second consiste à faire connaître l’association auprès des jeunes communicant-es occupant des postes à haute responsabilité.
Parmi les axes de travaux envisagés : une présence dans les universités et écoles privées qui ont des formations en communication publique pour y proposer divers formats de conférences, rencontres, projets et mentorat, ou encore une présence plus forte sur les réseaux sociaux en développant de nouveaux formats tels que des visuels d’annonce des événements ou des petites vidéos courtes tout en restant professionnel.
Différents entretiens avec des directeurs et directrices de la communication ont été réalisés afin de leur faire part de nos idées. Parmi eux, Christian de La Guéronnière, directeur de l’agence Epiceum, Cyrille Boitel, chef du bureau de la communication de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (dgccrf.finances) et David Petauton de l’Agence du Numérique de Santé. Le but était d’obtenir des conseils pour appréhender sa faisabilité, et saisir dans quelle mesure, ils pourraient avoir d’autres types de propositions qui seraient plus pertinentes et adaptés, à la fois à notre cible et à l’association. La majorité des retours des directeurs et directrices de la communication ont donc été positifs. L’autre élément essentiel qui a été relevé est que ces directeurs et directrices de la communication ont besoin, eux aussi, des jeunes communicant-es pour qu’ils et elles puissent leur apporter un regard différent, puisqu’ils et elles connaissent et ont grandi à l’ère du numérique.
Au terme de notre mission, nous avons proposé différentes recommandations stratégiques que nous avons présentées dans un dossier remis à l’association Communication Publique et que nous avons eu l’occasion de présenter à l’oral. D’abord, relancer les Jeunes Communicants Publiques (JCP) sans qu’elle ne soit autonome pour créer une communauté JCP au sein de Communication Publique avec l’objectif que les jeunes communicant-es puissent se sentir appartenir à quelque chose d’unique et qu’ils et elles puissent s’y investir. Nous proposons ainsi une présence plus forte sur les réseaux sociaux et l’organisation d’événements plutôt informels en présentiel.
Ensuite, nous avons proposé à Communication Publique d’être plus attractive auprès des jeunes communicant-es. Pour cela, ils pourraient être mis en place des formations, conférences, des programmes de mentorat. Nous avons aussi proposé de poursuivre l’organisation d’événements tels que “Le chaud et le Froid de…”, un évènement de décryptage de l’actualité de la communication, en l’ouvrant à toutes les personnes qui le souhaitent et de proposer des conférences, masterclass et rencontres avec des personnes issues de l’association et/ou des personnalités issues de la communication publique en présentiel.
Proposition créative de visuel pour annoncer les évènements de l’association – Exemple de M. Emmanuel Rivière.
Ces semaines de travail accompagnées du prestataire et de notre tutrice Mme Anne Granger, nous aurons permis de proposer ces recommandations stratégiques ainsi qu’un plan d’action pour répondre au mieux à l’association Communication Publique.
Merci à M. Laurent Riéra et M. François Leray, les commanditaires de ce projet pour leur enthousiasme et leur disponibilité. Merci également à Mme Anne Granger, professeur tutrice.
Ce compte-rendu a été rédigé par Matthias Benammi, Maxime Gautherot, Fanny Piquet, Rayan Haciane (promotion du Master 1 2023-2024)
Vendredi 4 octobre 2024, la promotion du Master 1 Communication politique et publique s’est rendue à la Maison du citoyen et de la vie associative de Fontenay-sous-Bois dans le cadre de leur enseignement en Communication territoriale dispensé par Romain Marchand. Cette séance a eu pour objectif d’explorer les professions de communicants en collectivité, notamment à travers l’élaboration d’une stratégie de communication à l’échelle d’une commune d’environ 50 000 habitants en participant à des échanges avec des personnes issues de ce domaine. À cette occasion, les étudiant-es ont rencontré Julien Menuel (au centre sur la photo ci-dessous) – directeur de communication, Hugo Lanoë (à droite) – responsable du service communication et affaires publiques ainsi que Deniz Cumendur (à gauche sur la photo ci-dessous) – responsable du secteur images, tous rattachés à la Direction de la communication de la ville.
Fontenay-sous-Bois se distingue par sa richesse culturelle et sociale, marquée par un contraste significatif entre une population aisée vivant à proximité du bois de Vincennes et une population plus populaire résidant au Nord-Est de la ville. Depuis l’élection de Louis Bayeurte en 1965, la ville a développé une politique municipale basée sur la volonté de renforcer la cohésion sociale et de valoriser la diversité qui caractérise cette commune dynamique, tout en faisant de la qualité de vie des Fontenaysiens un enjeu premier. Aujourd’hui, la Ville poursuit cette tradition d’engagement sous la direction de Jean-Philippe Gautrais, et la décline à travers son plan de communication 2024-2026 intitulé « Une ville à vivre ».
Lors de cette rencontre, il a été question d’explorer les particularités de la communication en collectivité. D’une part, les caractéristiques du statut et les missions de directeur de communication ont été présentées. Ces tâches sont diverses et comprennent par exemple l’établissement d’un budget annuel ou encore la gestion de la communication numérique.
D’autre part, deux ateliers de groupe ont également été suggérés afin de développer nos connaissances. L’un portait sur le service des affaires publiques et du secteur image. En conséquence, nous avons appris que la communication doit s’adapter aux populations, ce qui explique la fréquence élevée de publication sur les réseaux sociaux de la ville afin d’appuyer le lien ville-habitant existant. Par ailleurs, il est essentiel de se demander comment attirer une partie de la population qui était jusqu’alors non familière de ces plateformes. Le second, relatif aux affaires publiques et aux relations presse, a permis de comprendre la gestion des relations avec la presse et son importance au sein de la communication d’une ville.
Enfin, nous avons eu l’opportunité de nous plonger en immersion dans une situation certes artificielle mais similaire à celle devant être gérée par la direction de communication de la ville de Fontenay-sous-Bois. De ce fait, il a été question de communiquer au sujet d’un projet de construction nécessitant un abattage d’arbres après l’émergence d’un soulèvement contestataire relayé sur les réseaux sociaux et d’une pétition ayant gagné en ampleur au point d’attirer le journal Le Parisien, qui cherchait à obtenir des réponses. Dans cette crise, notre première démarche était d’analyser le profil sociologique des contestataires, c’est-à-dire comprendre s’ils habitent réellement au sein du quartier ou s’ils sont simplement habitants de la ville et sensibles au projet, afin d’adapter notre réponse. En effet, cela nous a permis de choisir entre une réunion privée qui permettrait de trouver un compromis sans donner plus de visibilité au contexte mais aussi d’opter pour une réunion publique conviant les différents acteurs, précédée par un communiqué de presse invitant à l’échange. De plus, une importance à également été portée à la communication sur d’autres projets d’aménagements compensant la destruction d’arbres en question. La solution proposée par la promotion incluait par ailleurs une intervention de Monsieur le Maire sur ce sujet. Cette mise en situation nous a ainsi permis de développer une stratégie et de construire son argumentation en un temps limité, tout en comparant ces pistes aux stratégies réellement envisageables.
Ce compte rendu a été rédigé par Nathan RENAULT, Hugo SINGRAJPHAKD et Mathieu SZCZESNOWSKI (promotion 2024-2025).
Les enjeux et contraintes de la communication numérique de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) joue un rôle important dans le système de santé français. En tant qu’acteur public agissant au nom de l’État, l’ANSM est responsable de l’accès aux produits de santé en France et de leur sécurité. Elle surveille, contrôle et régule les médicaments à chaque étape de leur existence, de leur conception à leur commercialisation, grâce à des évaluations et une politique de surveillance et d’expertise rigoureuses. Son travail est réalisé en collaboration avec les professionnels de santé et des associations de patients, avec pour objectif la garantie que les produits de santé disponibles en France soient sûrs, efficaces, accessibles et correctement utilisés.
Malgré son rôle important et sa légitimité institutionnelle et scientifique reconnue, l’ANSM ne jouit pas de la même notoriété que d’autres acteurs de santé publique comme Santé Publique France. La crise du COVID-19 lui a néanmoins permis de se rendre plus visible au grand public, élargissant ainsi l’audience potentiellement intéressée par ses activités. Cette période a aussi conduit à une réorganisation et une modernisation complètes du site web de l’agence en mars 2021, qui attire aujourd’hui environ 400 000 visiteurs par mois. Cependant, le site reste difficile à appréhender pour les publics distants, c’est-à-dire ceux qui ne sont ni professionnels de santé ni patients. Visiter le site de l’ANSM n’est pas encore un réflexe pour ces publics, et ce, malgré la modernisation du site et l’augmentation de la visibilité de l’agence.
L’ANSM fait donc face à plusieurs enjeux de communication. En effet, le domaine de compétence très spécifique de l’agence n’est pas naturellement attractif pour le grand public, et la présence en ligne limitée à X et LinkedIn représente une contrainte de communication importantes. En tenant compte de ces défis, nous avons identifié les opportunités qu’une campagne de communication pourrait offrir. À travers une campagne de sensibilisation, il est possible de valoriser davantage le rôle de l’ANSM et de sensibiliser le public à des questions de santé publique, ce qui pourrait attirer de nouveaux visiteurs sur le site et augmenter le nombre d’abonnés à la newsletter de l’agence. Le développement de nouveaux canaux de communication comme Instagram et TikTok pourrait également être envisagé pour toucher un public plus large et diversifié, avec un contenu plus pédagogue et plus interactif. Toutefois, ces initiatives doivent être menées avec prudence : l’ANSM doit veiller à ne pas perdre son ton institutionnel en adoptant une communication au ton trop léger ou trop ludique. En effet, les publications doivent être pertinentes et instructives, sans chercher simplement à remplir des canaux de diffusion de contenu sans intérêt.
Nous avons donc mené notre travail avec la conscience que l’ANSM doit conjuguer ses forces institutionnelles avec des stratégies de communication adaptées à des publics peu informés sur les questions de santé, afin d’améliorer sa visibilité et l’accessibilité de ses informations, tout en préservant la confiance et la sécurité du public.
Pourquoi aller chercher les jeunes?
Parce que près de 9 jeunes entre 18 et 24 ans sur 10 sont en bonne santé, le choix de cette tranche d’âge pour notre campagne de notoriété n’était pas évident.
Cependant, la pandémie de COVID-19 a opéré une sensibilisation forcée de cette audience aux questions de santé publique et de sécurité sanitaire : la porte était donc ouverte et l’opportunité d’accroître la notoriété de l’ANSM et de son site auprès d’un nouveau public à portée de main.
Aussi, des chiffres sont venus légitimer ce choix : d’après l’ANSM, parmi les 18-24 ans 1 sur 3 oublie régulièrement de prendre ses médicaments et 1 sur 5 consomme une dose supérieure à celle prescrite. De nombreux articles et études mettent en exergue un véritable problème : de mauvais comportements en ce qui concerne la prise de médicaments chez les 18-24 ans, qu’il s’agisse de surdosage, de sous-dosage ou même de détournement pour usage récréatif, etc…
Ajoutons également que cette tranche d’âge est celle ayant massivement répondu à l’audit (réalisé sous forme de questionnaire en ligne) que nous avions préparé et ces retours ont largement aidé à l’élaboration de notre campagne.
Si nous avons bien sûr considéré d’autres publics pour les cibles secondaires (professions qui ont tendance ou sont plus susceptibles de consommer beaucoup de médicaments ou de souffrir de dépression), c’est bien notre coeur de cible – les étudiants et actifs qui ont entre 18 et 24 ans – qui a inspiré l’idée de proposer une campagne de sensibilisation au service de la notoriété de l’Agence et son site Internet. En effet, en faisant ce choix, notre ambition était de répondre à un véritable problème qui touche les jeunes et de placer l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé comme acteur clé de la prévention.
Enfin, compte tenu de la mission qui nous a été confiée et de la volonté de l’Agence de valoriser ses supports numériques tel que le site Internet, notre choix de cibles a paru tout indiqué pour la simple raison que notre cœur de cible a grandi avec les outils numériques et est donc plus réceptif à ces outils. Par ailleurs, cette campagne est l’occasion de proposer l’investissement de nouvelles plateformes numériques, en soutien au site Internet.
Comment rendre la communication d’une institution plus accessible ?
Ainsi, nous avons réfléchi aux différents outils à notre disposition afin de rendre la communication d’une institution publique spécialisée comme l’ANSM plus accessible à un autre type de public. Nous avons envisagé la création de compte sur différentes plateformes numériques ainsi qu’une campagne d’affichage qui invite le public à visiter et découvrir le site web de l’ANSM afin que celui-ci devienne une référence en matière d’information sur les médicaments et les produits de santé.
Afin de réaliser au mieux cet objectif et comme cela nous l’a été demandé par l’ANSM, nous avons proposé une nouvelle version de la page d’accueil du site web sur ordinateur et téléphone afin de présenter les informations diffusées par l’Agence de façon plus claire et compréhensible à tous les types de public ainsi qu’une navigation plus fluide et guidée à travers ses différentes rubriques aux noms très spécifiques relatifs au milieu pharmaceutique et juridique.
Dans ses différentes demandes, l’ANSM a exprimé la volonté de mener une campagne de notoriété de son site web que nous avons choisi de réaliser au travers d’une campagne de sensibilisation faisant écho à une précédente campagne de l’Agence sur le bon usage du médicament via la création d’un compte officiel de l’ANSM sur une plateforme numérique.
Notre choix s’est dirigé vers la plateforme Instagram, massivement utilisée par notre cœur de cible et dont l’utilisation est accessible et simple, aussi bien par les utilisateurs que par les créateurs de contenu. Investir cette plateforme va permettre à l’ANSM de diffuser de l’information auprès d’un public nouveau, en proposant un contenu ludique et interactif avec l’utilisateur via des posts et des stories présentés sous forme de « vrai ou faux » ou « le saviez-vous ? ».
Les informations diffusées à travers ces posts seront présentées avec un langage adapté à un public qui n’est pas familier au monde médical et dont les sujets concernent les problématiques de santé rencontrées par notre cœur de cible, notamment la santé mentale et le non-respect des doses prescrites lors de la prise de médicaments.
Choisir Instagram est un choix judicieux pour l’Agence puisque cela va lui permettre de proposer un contenu qui soit simple et rapide à réaliser tout en étant en mesure de proposer des publications qui lui permettent d’être identifiée et reconnue par les utilisateurs via sa charte graphique facilement déclinable sur ce réseau.
En 2022, Emmanuel Macron a annoncé son soutien à la relance de l’industrie nucléaire, notamment par la construction de nouveaux réacteurs. La ville de Gravelines, dans les Hauts-de-France, a ainsi été sélectionnée pour accueillir deux nouveaux réacteurs nucléaires dans le cadre du projet EPR2 (Evolutionary Power Reactor 2). Conformément à la législation, EDF/RTE, les maîtres d’ouvrage, ont sollicité la CNDP pour organiser un débat public sur ce projet d’envergure. Mais comment organiser un débat public efficace en mobilisant une population diverse et parfois fataliste ? De notre visite enrichissante à Gravelines, aux rencontres inspirantes avec les acteurs locaux et les équipes du débat de la CNDP, plongez dans les coulisses d’un mois de travail, afin de faire de cette concertation démocratique, un projet réussi.
Un projet tutoré avec la CNDP, au cœur de la démocratie participative
C’est dans ce contexte de relance nucléaire, que notre projet tutoré avec la CNDP et ses équipes en charge du débat public de Gravelines a vu le jour. La Commission nationale du débat public (CNDP), autorité administrative indépendante depuis 1995, joue un rôle essentiel en garantissant la transparence et l’implication du public dans les décisions liées à l’environnement. Avec une mission claire : assurer que les voix des citoyens soient entendues et considérées, même si les décideurs peuvent justifier de ne pas suivre leurs avis, la CNDP promeut depuis 25 ans une culture de participation démocratique.
Dans ce cadre, notre mission initiale était d’informer les citoyens et d’encourager une large participation citoyenne aux débats, notamment par des jeux de rôles et d’autres initiatives participatives. Cependant, elle a évolué pour se concentrer sur l’élaboration d’une stratégie de communication, principalement numérique, efficace. Cette stratégie devrait maximiser la participation au débat public, qui se tiendra du 17 septembre 2024 au 17 janvier 2025.
Un déplacement à Gravelines enrichissant
Durant notre projet tutoré, et afin de mieux comprendre le contexte et les enjeux, les équipes du débat nous ont offert l’opportunité de nous déplacer à Gravelines, durant trois jours, afin de rencontrer les acteurs clés du projet. Nous avons découvert la ville de Gravelines et ses dynamiques locales, ce qui nous a permis d’adapter nos propositions pour un plan de communication plus efficace. Après notre arrivée, nous avons dîné avec l’équipe du débat, incluant Marc Papinutti, président de la CNDP, qui nous a éclairés sur l’indépendance de l’institution et du débat qui allait se tenir. Le 15 mai, nous avons visité les locaux de la CPDP pour ce débat et effectué une première présentation de notre plan de communication auprès de deux membres de la CNDP. Dans la même journée, nous avons eu l’honneur de rencontrer Jean Pinte, historien de la centrale nucléaire de Gravelines. Nous avons également rencontré Antoine Ménager, directeur du débat public pour l’EPR2, qui nous a partagé les enjeux du projet et de la concertation publique. Le 16 mai, nous avons rencontré Guillaume Schodet du CPIE Flandre Maritime qui nous a informés du travail des associations environnementales mais aussi des compromis qui pouvaient être fait. Ce séjour a été riche en échanges constructifs et a renforcé notre compréhension des dynamiques locales autour de ce projet majeur.
Élaboration d’une stratégie de communication adéquate et efficace
Afin de remplir les missions qui nous avaient été confiées par les équipes du débat de la CNDP, nous avons défini plusieurs objectifs. Un premier objectif de notoriété car nous devions faire en sorte que nos cibles soient informées de l’existence de ces débats. En effet, si nous voulions que la population se déplace pour prendre part aux débats, nous devions d’abord les informer de leur existence. Le deuxième objectif était un objectif d’image car toute notre stratégie devait se construire en conservant l’image de neutralité de la CNDP. Le troisième était un objectif informatif car il fallait les convaincre de l’intérêt de se déplacer en leur montrant que ces débats pourraient leur permettre d’en apprendre davantage sur le projet et de poser toutes les questions qu’ils souhaitent. Enfin, un objectif participatif puisqu’il fallait les convaincre de l’intérêt de se déplacer en leur montrant qu’en participant à ces débats ils pourraient proposer, échanger et donc prendre part aux décisions concernant l’impact qu’aurait le projet sur leur territoire.
En ce sens, nous avons conçu deux messages principaux destinés à orienter notre communication. Ces messages seront diffusés en deux temps. D’abord un message informatif : “Deux nouveaux réacteurs à Gravelines ? Ouvrons le débat !”, a été élaboré pour informer le public sur les débats en cours, soulignant l’importance de la transparence et de la participation citoyenne dans ce processus. Ensuite, un message incitatif, “Tout.e.s concerné.e.s par le nucléaire : apprenez, échangez, proposez”, a été développé afin d’encourager activement la participation du public aux débats en mettant en avant l’impact positif de leur engagement.
Ces messages étaient destinés à plusieurs cibles. En effet, afin de cibler efficacement notre audience, nous avions identifié différentes catégories de publics. Parmi nos cibles secondaires, nous comptions les associations susceptibles d’être intéressées par le projet et ses répercussions, ainsi que les retraités, principalement dans les Hauts-de-France et en Belgique. Nos cibles principales sont les habitants des Hauts-de-France âgés de 24 à 60 ans, notamment ceux éloignés de la centrale comme à Calais et Dunkerque, incluant des chômeurs, des parents et des futurs parents. Enfin, notre cœur de cible se compose des habitants proches de la centrale, en particulier ceux de Gravelines, âgés de 24 à 60 ans, qui sont les plus impactés par le projet mais souvent moins conscients des enjeux.
En parallèle, afin de diffuser nos messages, nous avons élaboré une stratégie multicanaux. Nous avions donc prévu la diffusion de publicités sur les chaines (radios et télévisions) locales ainsi que sur les réseaux sociaux sur lesquels les équipes du débat seront présentes : Facebook, Instagram, YouTube et LinkedIn, pour toucher un large public. Nous leur avons conseillé également de collaborer avec les cinémas de la région, les chaînes locales et les collectivités territoriales pour informer la population sur les débats. Cela pourra se faire par le biais de débats, podcasts, affiches, flyers…
Enfin, dans notre stratégie, nous avons inclus également des publications sur l’ensemble des plateformes numériques sur lesquelles les équipes du débat sont présentes. Nous avons recommandé que les contenus soient variés : photos, vidéos, stories, et FAQ (Foire Aux Questions), afin d’attirer et d’informer notre audience ; et que les slogans soient présents sur les différents contenus.
En outre, nous avons proposé à la CNDP d’engager des discussions avec des lycées des Hauts-de-France, dans le but de travailler en collaboration avec des classes de première HGGSP (Histoire-géographie, géopolitique, science politique) afin de faire participer les jeunes à ce débat. Pour favoriser l’engagement d’un public plus large, nous suggérons également la diffusion en direct des débats publics sur les réseaux sociaux, permettant ainsi à chacun de poser des questions et de participer activement, même à distance. De plus, nous avons proposé la création d’un dispositif interactif sur le marché de Gravelines, offrant aux citoyens la possibilité de partager leurs opinions via des bornes ou des tablettes.
Nous sommes honorés et enchantés d’avoir eu l’opportunité de nous impliquer activement dans l’élaboration de cette concertation démocratique. Ce déplacement à Gravelines a été bien plus qu’une simple mission professionnelle ; il a représenté une expérience enrichissante et formatrice pour chacun d’entre nous. Nous exprimons notre gratitude envers tous ceux qui ont rendu cela possible : les membres de l’équipe du débat, Nathalie Durand, Vanessa Haustein, Michel Champredon, Luc Martin, Paul Galli, mais aussi nos interlocuteurs locaux, ainsi que Stéphanie Wojcik, qui nous a accompagné tout au long de notre mission.
Qu’est-ce que PLATFORMA ?
Dans le cadre des projets tutorés ateliers-consultants 2024, les étudiants du Master 1 Communication Politique et Publique en France et en Europe de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) ont été amenés à élaborer un plan de communication répondant aux besoins d’une organisation tout en respectant un budget défini. Notre équipe a dû mettre en place une stratégie pour PLATFORMA – coalition pan-européenne de villes, de régions et d’associations représentant ces dernières, née en 2008 à Strasbourg et animée aujourd’hui par une équipe de 9 personnes. Cette coalition se définit comme un réseau d’entraide, de mise en relation et d’échange d’expertise entre les collectivités territoriales membres du réseau sur des thématiques comme l’environnement ou l’éducation. PLATFORMA prône une politique de coopération décentralisée – coopération entre les collectivités territoriales de l’ensemble de l’Union européenne et celles des pays partenaires de l’UE. Pour autant, une définition commune entre le monde académique, les experts et les opérateurs doit encore être décidée.
Une communication visant à renforcer la notoriété de PLATFORMA
Nos recherches ont montré que PLATFORMA rencontre des difficultés à mobiliser les collectivités territoriales au-delà de son réseau, et parfois même à l’intérieur de son réseau. Cette situation de stagnation engendre à la fois des problèmes de visibilité, de légitimité et d’efficacité. Ainsi, notre commanditaire nous a fait part de ses attentes avec comme idée principale le fait de « renforcer l’image de PLATFORMA, la coalition pan-européenne des collectivités territoriales et de leurs associations engagées dans des partenariats de coopération décentralisée ». A ainsi été commandité « le développement d’un plan de communication stratégique et réalisation d’un nouvel/nouveaux outils de promotion » avec comme impératif le fait que « le/les outils de promotion présenteront la philosophie du réseau et ses principales activités – puisque de plus en plus d’événements sont dématérialisés (en ligne ou « paperless ») (…) ». Les commanditaires ont ainsi pu suggérer « une carte, un marque-page avec QR code ou tout autre format innovant qui pourrait être facilement partagé lors d’événements et de conférences virtuels ou physiques ».
Afin de répondre aux problématiques du commanditaire, notre plan de communication reposait ainsi sur trois grands objectifs : publiciser l’importance jouée par les collectivités territoriales – notamment les collectivités territoriales difficiles à cibler ; préserver la visibilité de PLATFORMA ; et, enfin, renforcer la collaboration avec les partenaires de PLATFORMA (collectivités territoriales européennes, associations des villes et régions) afin de communiquer sur le projet d’une manière plus efficace et engageante. Pour cela, nous devions trouver des arguments et des canaux de communication afin de convaincre au-delà du réseau PLATFORMA – en ciblant d’autres collectivités territoriales européennes urbaines et rurales via leurs élus locaux, des responsables d’associations de villes et de régions européennes -, dans le but d’étendre sa visibilité. Ainsi, notre stratégie s’est déclinée en plusieurs outils.
Nous avons dans un premier temps travaillé à la restructuration partielle du site internet de PLATFORMA dans l’optique de valoriser les avantages pour les collectivités territoriales de travailler en collaboration avec PLATFORMA, et ainsi de mieux défendre la force du réseau. Pour cela, nous avons utilisé les retours d’expérience des partenaires – disponibles dans la documentation mise à disposition par le commanditaire – en suggérant de mettre ces derniers en avant sur le site internet. Afin de compléter ces retours d’expérience, nous avons mis en place un questionnaire de satisfaction destiné aux membres du réseau – les questions étant susceptibles d’évoluer en fonction des retours. Ledit questionnaire permettrait en effet d’amener une réflexion sur le fonctionnement du réseau PLATFORMA afin d’améliorer sa stratégie de coopération décentralisée et de préserver sa notoriété.
La seconde partie de notre travail fut consacrée au renforcement de l’image de PLATFORMA dans le but de donner un “second souffle” à ses canaux numériques. Concernant YouTube, nous avons renommé “PLATFORMA4Dev” en “PLATFORMA”, puis refait le descriptif de présentation en anglais afin de mieux s’adresser aux collectivités territoriales européennes. Nous avons également mis à jour la bannière en proposant deux nouvelles versions, afin que l’interface du compte YouTube puisse refléter au mieux la philosophie de PLATFORMA. Nous avons également créé une vidéo valorisant les formations et séminaires organisés par PLATFORMA, à publier en YouTube Short sur la chaîne YouTube, ainsi que sur le site internet. Concernant X, nous avons proposé, en guise de descriptif de présentation, une synthèse concise de ce qu’est concrètement PLATFORMA, ainsi qu’une nouvelle bannière, identique à celle proposée pour YouTube. Concernant LinkedIn, nous avons recommandé la création d’un groupe administré par le chargé de communication de PLATFORMA et/ou par les porte-paroles de PLATFORMA, dans l’objectif de regrouper les professionnels travaillant au sein des collectivités territoriales et de favoriser l’échange et la discussion sur des projets de coopération décentralisée. Nous avons proposé de refaire la page LinkedIn en la rendant plus complète et plus attractive dans le but d’encourager l’adhésion à ce réseau. Cela s’est notamment traduit par une présentation concrète de ce qu’est le réseau PLATFORMA. Nous avons également proposé trois scripts de posts à publier sur ladite page LinkedIn. Ces scripts évoquent des projets collaboratifs passés ou en cours entre membres du réseau, dans le but de valoriser la qualité et l’expertise desdits membres.
Nous avons enfin retravaillé le flyer existant – le but était de l’épurer afin de le rendre plus percutant. Nous avons proposé deux versions, dont une bilingue (anglais et français). Le contenu a été simplifié par la suppression des éléments textuels complexes, à l’instar du nuage de mots et des informations détaillées déjà présentes sur le site internet. Un QR code redirigeant vers la page d’accueil du site web de PLATFORMA a été ajouté, afin que les visiteurs puissent accéder facilement à toutes les informations nécessaires : présentation de PLATFORMA, intérêt de la coopération décentralisée, vidéos, photos, événements et partenaires. Une telle démarche valoriserait PLATFORMA et mettrait en exergue les avantages pour les collectivités territoriales de rejoindre son réseau.
Mehdi KHALDI, Zoriana HANIAK, Hugo CORNET-CALDERON, Saida MADANI (promotion 2023-2024).
Retour sur une expérience enrichissante et formatrice avec le Fonds pour une Presse Libre, sur la pratique de la communication publique et la mise en œuvre d’une campagne de collecte de fonds.
Les fameux “projets tutorés” dont nous avons entendu parler toute l’année, sont enfin arrivés au printemps 2024. Le cheminement n’a pas été exempt d’embûches, mais l’expérience fut riche en enseignements puisqu’elle nous a permis de mettre en pratique une année de cours en communication politique et publique. En tant que futurs professionnels de ce domaine, nous sommes parvenus à élaborer de véritables stratégies de communication, dans la perspective de celles produites par les meilleures agences françaises. Les commanditaires ont été très convaincues et satisfaites, comme en témoigne le fait qu’elles aient commencé à appliquer certaines de nos recommandations.
Que sont exactement les « projets tutorés » ?
Par groupe de 3 ou 4, nous devions, pendant un mois, du 22 avril au 24 mai, réaliser une campagne de communication pour un client, à l’instar de celle d’une véritable agence, les exigences étant adaptées – nous sommes encore en formation – mais similaires.
Quel était notre client ?
Le Fonds pour une presse libre (FPL). C’est un organisme à but-non lucratif qui a à cœur de défendre et protéger la liberté de l’information, le pluralisme de la presse et l’indépendance des médias. Fondé en 2019, il s’agit de la première structure en France à promouvoir les médias indépendants à travers l’octroi de financements.
Comment s’est organisé ce mois de travail ?
Chaque groupe de travail est constitué, nous l’avons dit, de trois ou quatre personnes. Nous étions quatre, Valentin Quehen, Juliane Née, Ibrhima El Hadji Sane, Inès Émilia Wahid. Chaque groupe est suivi par un tuteur universitaire, nous avions la chance d’être accompagnés de monsieur Yohann Garcia, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’UPEC.
Enfin, bien entendu, nous avions nos commanditaires, Olivia Plecy, trésorière et administratrice du FPL et directrice marketing de Mediapartet Charlotte Clavreul, directrice exécutivedu FPL.
Nous avons eu une réunion par semaine lors de laquelle tout le monde était présent, ce à quoi nous avons ajouté des réunions et sessions de travail uniquement entre étudiants.
Comment le FPL fonctionne-t-il ?
L’objectif du FPL est de combattre la concentration, par quelques milliardaires, de groupes de médias. Plus que d’avoir un impact sur la liberté de la presse, les propriétaires et actionnaires influent sur les lignes éditoriales, qui désormais, manquent de transparence. Les médias libres, qui n’ont donc aucun actionnaire et pas de publicité, sont indépendants et bénéficient d’une certaine autonomie à l’égard des sujets qu’ils traitent. Toutefois, ils ont peu de ressources financières, en dehors des dons et des abonnements.
C’est là qu’intervient Le Fonds pour une presse libre. En effet, l’organisme organise des campagnes de dons où les citoyens et citoyennes, à hauteur de leurs moyens, peuvent soutenir les médias indépendants dans leur ensemble.
Quels médias sont aidés par le Fonds ?
Le Fonds pour une presse libre, après avoir récolté les dons, choisit des projets portés par un ou plusieurs médias indépendants. Ainsi, les donateurs et donatrices font confiance aux experts dans leurs choix de projets, mais ne choisissent pas le journal qu’ils soutiennent.
Quel a été notre rôle ?
Nous avons mis sur pied une stratégie pour augmenter la notoriété du fonds et ainsi favoriser leur mission auprès des médias indépendants. Les réseaux sociaux, d’abord, sont des outils fondamentaux de la communication numérique. Aussi, notre réflexion s’est portée sur une stratégie numérique dont l’objectif premier était d’aller chercher de nouveaux donateurs potentiels : les 18-35 ans. Réalisation de posts, stratégie de fond, recherche scientifique, ont été pensés pour proposer à nos commanditaires une stratégie sur Instagram, Facebook, LinkedIn et X. L’enjeu était ici de mettre en avant le call-to-action et d’expliciter le rôle du FPL dans le combat pour la liberté de la presse. Cette recherche de visibilité passe notamment par une plus grande régularité et un format de post bien défini.
Une refonte du site Internet du FPL était également demandée. L’idée était de passer d’une organisation journalistique à celle d’un réel organisme de collecte de fonds. La mise en avant des options de donations et de l’abonnement à la newsletter nous ont ainsi permis d’accroître la visibilité du call-to-action, et donc, par extension, du réel objectif du FPL. Le rapport d’activité annuel n’a pas été laissé de côté, le voyant comme un pilier important de l’organisme qui devrait être accessible à toutes et à tous, nous avons pris le soin d’en émettre une seconde version dont le contenu a été allégé. Ainsi, nous sommes passés d’un rapport de 27 à 7 pages, où ne furent conservés que les points saillants pour convaincre les visiteurs du site à devenir donateurs.
Nous avons dû également procéder à une refonte de la lettre d’information du Fonds pour une presse libre. Cette dernière semblait essentielle après analyse des lettres d’informations précédentes. En effet, ces dernières étaient assez denses, ce qui pouvait décourager le lecteur, mais aussi noyer les informations cruciales telles que l’appel à dons. Quatre principales améliorations ont été apportées :
En plus de cela, nous avons opté pour l’emploi du vous avec la formule « faites un don » en vue d’interpeller davantage le lecteur et de l’inciter à l’action. Toutes ces améliorations ont porté leurs fruits, puisque les deux dernières lettres d’informations envoyées par le Fonds qui comprenaient nos améliorations ont été appliquées, ont vu un taux d’ouverture de 42 et 48%. Soit un taux supérieur de 15 à 20% par rapport aux lettres d’informations dans leur précédente version.
Enfin, nous avons pensé à la mise en place d’un système de récompense pour les donateurs. L’idée peut aussi être mobilisée seulement pour les abonnés. En effet, par un système de tirage au sort parmi toute la base de mails, des cadeaux peuvent être distribués. Bien sûr, par « cadeaux », il était question d’éléments peu coûteux pour le Fonds. Ainsi, nous avons eu l’idée de proposer des abonnements chez des médias qui ont reçu du budget, des produits dérivés de ces mêmes marques….
Dernière chose, pour favoriser la visibilité du Fonds, nous avons proposé d’imposer aux bénéficiaires la présence du logo du FPL sur leur propre site et newsletter. L’ensemble de la stratégie a été présenté le vendredi 24 mai, devant nos camarades de M1, l’équipe pédagogique du Master, notre jury donc, et bien sûr, nos commanditaires, Olivia Plécy et Charlotte Clavreul.
Et maintenant ?
Deux d’entre nous, Juliane Née et Valentin Quehen, vont avoir l’opportunité de mettre en pratique la stratégie proposée, dans le cadre d’un stage d’un mois en juin 2024.
La promotion 2023-2024 du Master 1 Communication Politique et Publique en France et en Europe a eu l’opportunité de réaliser des visites au sein des principales institutions de la Ve République. De l’Assemblée nationale, au Sénat en passant par l’Hôtel de Matignon, ces visites furent riches en rencontres et enseignements complétant ainsi notre cursus et notre compréhension du fonctionnement du jeu politique français.
La promotion a eu la chance, grâce à la députée Maud Gatel, de bénéficier d’une visite guidée de l’Assemblée nationale. Madame Gatel est membre du parti Démocrate (MoDem et Indépendants) et a été réélue le 19 juin 2022 après avoir exercé un premier mandat ayant débuté en 2017. Elle est secrétaire de la commission des affaires étrangères, et se place idéologiquement dans la lignée de la majorité présidentielle. La première partie a été dédiée au visionnage d’une vidéo explicative retraçant l’histoire et le fonctionnement de cet organe législatif au cœur de notre Ve République. Quel est le quotidien d’un député ? Comment fonctionne la navette parlementaire ? Comment la loi est-elle fabriquée ? Tant de questions qui ont mené à un échange avec la députée, qui a éclairci l’ensemble de la promotion sur le fonctionnement de nos institutions. Ce fut un apport culturel et intellectuel irremplaçable, pour nous futurs acteurs du monde politique.
Nous avons ensuite arpenté les différents salons et galeries du Palais Bourbon, qui est aussi un lieu empli d’œuvres d’art et rempli d’histoire. Un guide officiel de l’institution nous a permis de découvrir les espaces emblématiques de l’Assemblée, notamment en lien avec la communication : la médiatiquement célèbre Salle des quatre colonnes (dans laquelle les députés sont interviewés en fin de séance), les cabines téléphoniques qui permettaient aux journalistes de communiquer l’actualité de l’Assemblée lors d’une époque révolue, et enfin l’hémicycle. Être présent, au milieu des bancs où ont siégé les bâtisseurs de notre société, où ont été votés des textes fondateurs tels que la légalisation de l’IVG ou l’abolition de la peine de mort, a été pour l’ensemble des étudiants un moment particulier, un moment symboliquement fort.
C’est finalement un lieu rempli de symboles et d’histoires que la promotion a eu la chance de découvrir. Un lieu où notre République s’est bâtie et a évolué, et dont l’appréciation et la compréhension sont fondamentales dans l’exercice de notre discipline.
Remerciements à la députée Maud Gatel et à Zoriana Haniak (étudiante M1 Communication Politique et Publique en France et en Europe) pour avoir organisé cette visite.
Le 4 avril dernier, la promotion a eu l’honneur d’être reçue à l’Hôtel de Matignon. Un lieu mythique et chargé d’histoire puisque depuis 1935 il accueille dans son enceinte le chef du gouvernement français.
Dans le cadre du cours « Communication politique numérique », nous avons eu l’opportunité d’échanger avec le chargé de la communication numérique du Premier Ministre, Pierre-Louis Tanzer. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder différents points avec Monsieur Tanzer : son parcours, son rôle et ses missions auprès de Gabriel Attal mais également ses convictions et sa pratique des plateformes numériques.
Ces échanges nous ont permis d’en apprendre davantage sur les enjeux et le métier d’un·e chargé·e de communication au sein d’une institution aussi emblématique que Matignon. Monsieur Tanzer a répondu avec sincérité et précision à nos questions, nous permettant de saisir les réels enjeux de la communication numérique, notamment la mise en avant de la personnalité politique dans un univers numérique toujours plus saturé d’informations.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont rendu cette visite possible. Monsieur Tanzer en premier lieu mais également tout le personnel de Matignon : les équipes de sécurité, celles qui nous ont accueillis et orientés et celles au service. Enfin, merci à Madame Wojcik, qui, en organisant cette rencontre dans le cadre de son enseignement, nous a offert une opportunité unique.
Le 23 avril dernier, notre promotion a eu l’honneur de se rendre au Palais du Luxembourg, siège de la chambre haute du Parlement français, au cœur même du système législatif.
Accueillis par le sénateur Akli Mellouli et guidés par son collaborateur Nadir Saifi, les étudiants ont pu découvrir ou redécouvrir les merveilles du palais construit sous la régence de Marie de Médicis. Élu aux dernières élections sénatoriales le 24 septembre 2023, le sénateur PS du Val de Marne est vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées ainsi que vice-président de la délégation sénatoriale aux outre-mer. Il fut également conseiller municipal du Bonneuil-sur-Marne et membre de Grand Paris Sud Est Avenir. L’ensemble de son équipe a accordé à notre promotion, le temps de la matinée, une visite guidée de l’institution, portant à notre connaissance détails historiques et anecdotes relatives à l’institution et son fonctionnement.
En France, la Constitution de la Ve République a, à l’image des régimes l’ayant précédée, affirmé le caractère bicaméral de notre Parlement : si l’Assemblée nationale se veut représentante de la Nation, le Sénat est lui le représentant des collectivités territoriales qui, au gré des actes de décentralisation, ont gagné en pouvoir et compétences malgré une prédominance du pouvoir exécutif. Élus au suffrage universel indirect pour un mandat de six ans, les 348 sénateurs et sénatrices se font donc les porte-paroles des territoires et partagent leur temps entre leur circonscription et la rue de Vaugirard.
Au sein du Palais, nous passons donc de pièce en pièce et découvrons le quotidien des agents du Palais, des élus et des collaborateurs parlementaires : la salle des Conférences qui accueille les journalistes et caméras mais aussi le trône de Napoléon et un exemplaire de la Constitution, la salle du livre d’or qui témoigne de la décoration d’origine du Palais.
La visite continue par l’hémicycle, la salle des séances dans laquelle se rassemblent les élus en assemblée. Si nous commençons par observer depuis les tribunes, nous descendons ensuite au centre de l’hémicycle et profitons de ce moment pour observer de plus près ce chef-lieu du pouvoir parlementaire. Les discussions autour du travail et des combats du sénateur qui nous accueille fusent et apportent beaucoup à l’entièreté de la promotion.
Nous terminons la visite par la bibliothèque, dans laquelle sénateurs et collaborateurs ont à leur disposition plusieurs centaines de milliers d’ouvrages, sans compter une extraordinaire vue sur le jardin du Luxembourg, parfait clou de cette visite d’exception dans l’une des instances les plus importantes de la République française.
Remerciements au sénateur Akli Mellouli et son équipe pour leur accueil ainsi qu’à l’étudiant Mehdi Khaldi pour l’organisation de cette visite, et aux enseignant-es qui nous ont accompagné Madame Alice Krieg-Planque et Monsieur Yohann Garcia.
Ce compte-rendu a été rédigé par Valentin Quehen, Julie Martin et Ninon Quéré (promotion 2023-2024).
En automne 2023, le Département de la qualité de la vie étudiante du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ouvrira sa plateforme d’écoute CNAÉ à la communauté étudiante après un service uniquement aux étudiant.e.s en santé (CNAÉS). Le but est d’offrir une aide gratuite et confidentielle aux étudiant.e.s sur les questions de souffrance psychologique, violences sexistes et sexuelles, harcèlement, et autres situations alarmantes.
Dans le cadre de ce lancement, le département envisage une campagne de communication d’envergure visant à sensibiliser l’ensemble de la communauté étudiante à ce dispositif, afin de le faire connaître et de le positionner comme une véritable ressource à leur disposition.
Nous avons débuté notre travail par une phase d’étude préliminaire afin d’identifier plus précisément les attentes des parties prenantes concernant la CNAÉ, notamment en ce qui concerne les messages à mettre en avant et les canaux de diffusion à privilégier. Pour ce faire, cinq focus groups ont été réunis, quatre avec des étudiant.e.s issu.e.s de différents horizons et le dernier avec des représentants locaux de la CNAÉS, l’ancien dispositif. Lors de ces rencontres, il est ressorti que la diversité des obstacles à la prise de parole dépasse largement le simple manque de communication autour du dispositif. De nombreux autres facteurs entravent la demande d’aide. Parmi eux, on peut citer le manque de confiance en la capacité d’action des cellules d’écoute (« Pourquoi devrais-je en parler ? »), la crainte du jugement et du manque de confidentialité, ainsi que le syndrome de l’imposteur face au mal-être (« Je ne souffre pas assez pour demander de l’aide »). Aussi, lorsque la plateforme téléphonique d’écoute fût évoquée, les étudiant.e.s ont exprimé des préjugés négatifs, notamment en la comparant à des centres d’appels automatisés et déshumanisés où les appels sont traités de manière impersonnelle (« Je serais juste un appel parmi tant d’autres », « Un robot »…). Ces éléments soulignent l’importance de repenser la communication autour de la CNAÉ, en prenant en compte les barrières spécifiques à la demande d’aide et en mettant l’accent sur la confiance, la confidentialité et la dimension humaine des services proposés.
À partir de ces premières discussions et réflexions, nous avons élaboré une stratégie globale, avec un but plus large que simplement faire connaître la plateforme. Nous avons ainsi décliné notre campagne en trois objectifs. D’abord, faire connaître, en communiquant largement sur la CNAÉ. Ensuite, faire prendre conscience, en travaillant à l’identification des troubles de la santé mentale et autres situations alarmantes afin de favoriser la prise de parole. Pour finir, faire confiance, en travaillant sur les parcours de signalement et de demande d’aide afin de comprendre comment créer un lien de confiance entre CNAÉ et étudiant.e.s.
Ainsi, plus concrètement, la stratégie se décline en plusieurs outils. Premièrement, nous avons travaillé à construire des affiches, basées sur un message en deux axes : l’accompagnement proposé par la CNAÉ, autour des mots “Soutien”, “Aide”, “Solutions”, “Confidentialité”, “Gratuité” et l’identification des symptômes du mal-être autour des items “Angoisse”, “Stress”, “Fatigue”. Les canaux de diffusion ont été pensés au plus près des étudiant.e.s, en physique (Universités et autres établissements, CROUS, lieux de stage, résidences universitaires, …) comme en numérique (sites et plateformes du Ministère de l’Enseignement Supérieur tels que MesServicesEtudiants, ParcoursSup, …).
Toujours en nous appuyant sur les focus groups, nous avons développé un guide. L’objectif était de créer un support regroupant toutes les informations utiles concernant la santé mentale. Ce mini-fascicule pourra être distribué en imprimé à chaque rentrée au sein des établissements d’enseignement supérieur, ou en numérique. De plus, le guide est accompagné d’un baromètre du mal-être étudiant afin de répondre à la problématique de syndrome de l’imposteur en permettant aux étudiant.e.s de déterminer, à l’aide de cas concrets, si leur situation requiert une demande d’aide.
Pour toucher largement la communauté étudiante, nous avons imaginé une déclinaison de la campagne sur les réseaux sociaux sous forme de vidéos témoignages mettant en avant les étudiant.e.s et les professionnels de santé. Les vidéos seraient diffusées sur les médias tels que Konbini, Brut ou encore HugoDécrypte, mais aussi via les réseaux du Ministère. Cela permet de mettre un visage derrière la plateforme.
Enfin, le dernier outil développé est la mise en place d’un « reporting » pour répondre aux interrogations ou aux critiques sur le manque d’efficacité. Ainsi, le Ministère pourrait communiquer sur le nombre de signalements sur une période donnée et les mesures qui ont été mises en place.
En conclusion, notre campagne de communication, avec une approche 360 degrés et une présence multi-supports, répond de manière exhaustive aux besoins identifiés lors de notre travail préliminaire. Les trois objectifs que nous avons développés – faire connaître, faire prendre conscience et faire confiance – englobent non seulement la communication de base sur la CNAÉ, mais également les autres problèmes soulevés lors de nos focus groups, tels que le manque de confiance et la difficulté d’identifier les symptômes liés à la santé mentale.
Mélissa Borrallo, Cheick Boubacar Bah, Sahra Zenadji,
Daniel Gutierrez Ruiz, Mélodie Wertenschlag (M1 promo 2022-2023)